Analyse

La capacité de renouvellement de la main-d’œuvre en baisse pour encore quelques années

19 juin 2017
Le vieillissement de la population est déjà bien établi dans les provinces canadiennes. Au Québec, la part de la population âgée 65 ans et plus est passée de 7,7 % en 1977 à 18,5 % en 2017 et devrait atteindre 25,1 % d’ici 2037. Des tendances similaires sont aussi observées en Ontario et au Canada.
 
 
La capacité de renouvellement de la main-d’œuvre est une mesure pouvant servir à évaluer les effets du vieillissement de la population sur le marché du travail. La mesure consiste à estimer les nouveaux travailleurs disponibles pour couvrir les départs à la retraite. Cette estimation est obtenue en faisant le ratio de la population âgée de 20 à 29 ans par rapport à celle âgée de 55 à 64 ans. Ainsi, un ratio de 1 indique qu’un départ à la retraite est couvert par un nouveau travailleur disponible.
 
Au début des années 1970, le ratio était supérieur à 2 autant au Québec, en Ontario qu’au Canada. Un sommet a ensuite été atteint au 1976. Le ratio était alors de 2,39 au Québec tandis qu’il était respectivement de 2,17 et de 2,22 en Ontario et au Canada. C’est à partir de ce point qu’une baisse de la capacité de renouvellement de la main-d’œuvre s’est amorcé. La baisse a toutefois été plus rapide au Québec que dans la province voisine ou qu’au Canada. En effet, au milieu des années 1980, le ratio québécois est devenu inférieur à ceux de l’Ontario et du Canada.
 
C’est en 2009 que le ratio de la capacité de renouvellement de la main-d’œuvre du Québec est passé sous le seuil de 1, indiquant que la population québécoise compte désormais moins d’individus de 20 à 29 ans que d’individus de 55 à 64 ans. En 2016, le ratio québécois était de 0,90. Pour leur part, les ratios de l’Ontario et du Canada étaient encore supérieurs au seuil de 1 avec respectivement 1,05 et 1,01.
 
Les projections indiquent que la capacité de renouvellement de la main-d’œuvre diminuera encore dans les prochaines années. Les ratios devraient tout de même augmenter légèrement après le milieu des années 2020. Cette hausse ne sera néanmoins pas suffisante pour faire passer le ratio québécois au-dessus du seuil de 1.