Le Québec économique 5 (2013-2014) - Chapitre 2

 

Les ressources naturelles, gage de prospérité pour le Québec?

Des éclairages en provenance du congrès 2013 de l’Association des économistes québécois

par Jean-Claude Cloutier

 

Résumé

Le congrès de mai 2013 de l’Association des économistes québécois avait pour thème la contribution des ressources naturelles à la prospérité actuelle et future du Québec. Les présentations effectuées par plus d’une vingtaine de conférenciers issus de l’entreprise privée et des milieux universitaires ont apporté un éclairage sur plusieurs des enjeux auxquels est présentement confrontée la société québécoise et dont se préoccupent les gouvernements. Le congrès a mis en lumière que le Québec jouit d’une dotation importante en énergie et en ressources minières et forestières, mais il a aussi montré que la place du Québec sur l’échiquier mondial demeure, somme toute, marginale en ce qui a trait à la plupart de ses ressources. Le haut niveau de concurrence qui prévaut sur les marchés nord-américains et mondiaux ne permet nullement au Québec de dicter ses conditions aux investisseurs, et le gouvernement du Québec doit être prudent et mesuré dans ses interventions. De plus, les différents secteurs de ressources, incluant celui de la production hydroélectrique, doivent composer avec la volatilité des prix et les retournements parfois abrupts résultant des progrès de la technologie, des changements de la demande ou de l’action des spéculateurs. Pour certaines productions, comme celle du papier journal, il semble illusoire d’espérer un retour à la prospérité passée ; d’autres débouchés devront être trouvés pour la matière ligneuse. Enfin, bien que certaines communautés régionales ou locales profitent grandement de la mise en valeur des ressources sur leur territoire, les gains espérés ne sont pas toujours au rendez-vous. Au total, les différents ateliers du congrès ont permis de dégager un portrait nuancé de la contribution possible des ressources naturelles à la prospérité du Québec. Cette contribution est et demeurera importante, mais le Québec ne doit pas mettre tous ses œufs dans le panier des ressources naturelles. Il doit consacrer des efforts tout aussi importants, sinon plus, à développer les secteurs de la production manufacturière, des services et de la création.

 

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